C'est un film fascinant et d'une rare beauté photographique, en effet. J'ai timidement dansé (et quel pas de danse, diantre !) avec le Joker. Puis, l'esprit de moins en moins coupable, je me suis surpris à jouir avec lui. Grisant
Et sinon, je trouve ton parallèle avec Taxi Driver tout à fait à propos. Il y a de grandes similarités dans l’évolution psychologique de Travis Bickle et d’Arthur Fleck, les raisons de celle-ci, et les étapes progressives de leur descente vers la folie meurtrière. Ça saute aux yeux ^^
Du bien, Mister_Pink. ^^ Je n’irais pas jusqu’à élever d’office Joker au rang de chef-d’œuvre, laissons le temps faire son œuvre pour cela, mais en un mot, j’ai trouvé ce film fascinant. ^^
Je n’ai pas grand chose à ajouter qui n’a pas déjà été dit au sujet de Joaquin Phoenix. Les éloges sont mérités, il parvient à incarner le Joker, le tout sans imiter ses prédécesseurs. Il a construit un personnage sociopathe différent, en atténuant le manichéisme qui lui est traditionnellement rattaché, en le montrant vulnérable et non dénué de sentiments - au point que l’on soit tenté d’éprouver de l’empathie pour lui (la focalisation interne y est pour beaucoup, certes). Et pourtant, sa noirceur reste fidèle à sa réputation de figure iconique du mal dans la pop culture : c’est donc un tour de force à saluer.
Son rire mis de côté (dérangeant à souhait, mais je dois avouer que je l’ai trouvé un peu trop... appuyé, disons, à la longue) - en termes de pure expression faciale, l’interprétation de Phoenix est peut-être la plus nuancée, et donc aboutie, du Joker (Nicholson tirait trop sur le grotesque (ça, c’est la patte Burton...) ; et Ledger, non sans un certain talent dans son registre, jouait uniquement la carte du dément insensible prenant plaisir dans la cruauté exacerbée et la violence gratuite).
Ce qui m’a toutefois autant frappé que le jeu de Phoenix dans ce film est la qualité de la photographie (je songe aux éclairages très soignés) et plus encore de la bande-son, pesante. L’aura du personnage et l’atmosphère si troublante, parfois malsaine, du film n’auraient pas eu la même puissance sans elles.
Du reste, j’ai trouvé bienvenu d’inclure une dimension politique et sociétale dans les actes perpétrés par le Joker, et surtout leurs conséquences. Et au fond, je me demande si le plus effrayant dans Joker n’est pas avant tout le réalisme et la modernité de son propos subversif...
(Mais bon, tout ça ne vaut évidemment pas la profondeur de Suicide Squad et la performance transcendante de Leto ! ?)
Le dernier Tarantino s’est pris beaucoup de critiques négatives dans la gueule, comme pour les 8 salopards, pourtant moi j’ai beaucoup aimé, je reste fan de ce cinéma.
@MisterPink faut que tu le vois Parasite, il est vraiment exceptionnel, j’y suis allé par pur hasard sans connaitre l’intrigue ou quoi et j’suis sorti de la salle en mode « wow, comment j’vais digérer ça » ça m’a mis une grosse claque je te le conseille!
Oui je suis totalement d'accord sur le fait que c'est un grand film humain dans l'espace. C'est très rare... Pas aussi philosophique et intérieur qu'un Tarkovski, mais plus terrien. Et c'est au final un des films de SF les plus réalistes qui soit, c'est très impressionnant à quel point il a réussi à filmer l'espace comme si on filmait une rue de NY, c'est parfaitement "réel".
Il y a peut-être juste un petit truc qui m'a manqué, qui ne m'a pas bouleversé (en dehors des deux dernières minutes où il retrouve une sorte de paix et de place en tant qu'homme). Mais ça restera un film important je pense
Honnêtement, je crois que c'est mon préféré de Gray (je n'ai pas vu The Yards et Two Lovers, j'avais bcp aimé les autres mais pas autant que celui-là). On retrouve tous les thèmes qui parcourent son oeuvre, mais la dimension spatiale du récit, totalement épurée, classique, silencieuse, rentrée, lui donne une force assez incroyable. J'adore les films où la lenteur est érigée en art, on retrouve ça dans certains westerns, chez Kubrick aussi, et là j'ai trouvé sublime la manière dont le héros, que ce soit physiquement et psyhologiquement, parvenait à se retrouver, en tant que fils puis en tant qu'homme. En fait, c'est la première fois que j'ai la sensation de voir un film sur l'espace où la dimension "terrienne" prend plus de place au fil du récit. En général, c'est l'inverse, l'homme seul devient fou, reclus, et il est "happé" par les étoiles et là on a vraiment un grand film humain dans l'espace. Et c'est autant le talent de Gray que celui de Brad Pitt... quel acteur extraordinaire franchement. Il me fait penser à Steve McQueen, de plus en plus, un acteur iconique qui ne vieillit pas physiquement mais qui mûrit un peu plus à chaque film. Sa prestance est absolument incomparable, c'est un monument du cinéma américain.
Le dernier Tarantino est sur ma liste aussi ne t'inquiète pas pour ça ahah !
Le fait est que je vais devoir faire des concessions, à mesure que le temps passe ma liste s'agrandit et la priorité reste la rétrospective Robert Kramer bientôt a la cinémathèque Française.
Pour le reste on verra ce qui est diffusé lorsque j'irais au cinéma; sinon j'attendrai que ces films soit disponible sur des sites Russe ^^
Ahah, j’étais certaine qu’en parlant de James Gray, Antho allait débarquer... ça n’a pas manqué (j’espère que tu te portes bien < 3)
NadalBoss : mdr, on est clairement pareil sur ce point. Révéler un twist ending ou un point essentiel de l’intrigue c’est de la pure barbarie intellectuelle, ça devrait être interdit ! :p (je réponds aux mp ce soir)
JLarsson : non pas vu, je t’avoue que j’ai beaucoup moins de temps à consacrer à un certain type de cinéma, alors en attendant je m’informe sur le monde diplomatique (le seul journal que je lis avec attention et sérieux) concernant les malheurs du monde. Si tu peux, je te pousse à aller voir le dernier Tarantino qui est un chef d’oeuvre !
MrG : alors, qu’en as-tu pensé de ce Joker ?
Maender, Catwoman et Laurent, vous avez de si bon goûts, c’est beau à lire. :p
SoulBass : non pas encore vu mais c’est prévu, j’aime bien le travail de J. Gray en général alors du Gray avec Brad Pitt dans le rôle d’un astronaute, ça me parle assez oui. Je te pose la même question qu’Antho du coup.
Maender : je ne parle pas seulement de la violence physique - qui est quand même bien présente - mais de la violence psychologique qu'amène cette introspection Scorsesiene dans la naissance de la véritable folie (l’influence de Taxi Driver est frappante), nous assistons effectivement au moment de basculement d’un être qui ne supporte plus la folie de ce monde qui le condamne à n’être qu’un fou et qui l’a construit en tant que tel. Plus qu’un film sur le Joker, c’est un film sur la violence institutionnelle. Son visage que nous ne quittons presque pas pendant le film ainsi que ses rires traduisent évidemment son état de folie et son profond mal-être mais reflète en même temps le malaise de notre société : une société complètement malade !
Je ne sais pas pour toi mais lors de ma projection, certaines personnes ont quitté la salle dès les 10 premières minutes, ne supportant sans doute pas ce que Joaquin Phoenix leur transmettait à travers l’écran (ce dont je te parle plus haut) et j’ai lu que ça se produisait assez régulièrement. Je ne pense pas que ce soit anodin, la personne m’accompagnant durant la séance n’a cessé de gigoter et de trembler, elle m’aura confié plus tard avoir terriblement souffert durant la séance. Personnellement, je n’ai pas été aussi « malaisé » mais pas insensible à certaines scènes dont je n’ai pu détourner le regard... :p
Âmes sensibles s’abstenir, vraiment, il est d’une violence crue.pas tant que ça par rapport à ce qui était annoncé. La violence est soutenable du regard, c'est une "belle" violence, qui nourrit la quête d'identité du personnage
Qu'as-tu pensé du Gray, Soul? Je l'ai trouvé en partie incroyable (ces scènes sur la lune...), et les dernières minutes vraiment belles, avec un fond qui me touche et dont je me sens proche. Mais au final je l'ai trouvé un poil froid et il m'a peut-être moins remué que The Yards, La nuit nous appartient ou Little Odessa
Je ne trouve pas le temps d'aller au ciné ... ^^ du coup, je voulais voir Parasite et Joker mais bon, peut-être pendant les vacances s'ils restent à l'affiche
Oh, le timing de ce post. ^^ Je lis ton ressenti Mister_Pink, depuis la salle où je m’apprête à voir le film dans quelques instants (!). Puisse-t-il autant m’emporter que toi.
Hâte de retrouver la ville pour le cinéma. Je me dois de voir Atlantique de Mati Diop et le documentaire pour Sama. Les as-tu vu ou comptes tu allez les voir ??
J'ai tellement de film à allez voir (Parasite,... ) que je sais pas si j'irais voir Joker....
Batman c’est évident que c’est Nadal, un homme endossant le costume de super héros pour combattre la suprématie (pas si) maléfique du Djoker...
Et Roger c’est Superman un super héros par nature qui endosse le costume d’humain. Les balles de match à 40-15 sont sa Kryptonite, surtout face au Djoker.
C'est un film fascinant et d'une rare beauté photographique, en effet. J'ai timidement dansé (et quel pas de danse, diantre !) avec le Joker. Puis, l'esprit de moins en moins coupable, je me suis surpris à jouir avec lui. Grisant
Du bien, Mister_Pink. ^^ Je n’irais pas jusqu’à élever d’office Joker au rang de chef-d’œuvre, laissons le temps faire son œuvre pour cela, mais en un mot, j’ai trouvé ce film fascinant. ^^
Je n’ai pas grand chose à ajouter qui n’a pas déjà été dit au sujet de Joaquin Phoenix. Les éloges sont mérités, il parvient à incarner le Joker, le tout sans imiter ses prédécesseurs. Il a construit un personnage sociopathe différent, en atténuant le manichéisme qui lui est traditionnellement rattaché, en le montrant vulnérable et non dénué de sentiments - au point que l’on soit tenté d’éprouver de l’empathie pour lui (la focalisation interne y est pour beaucoup, certes). Et pourtant, sa noirceur reste fidèle à sa réputation de figure iconique du mal dans la pop culture : c’est donc un tour de force à saluer.
Son rire mis de côté (dérangeant à souhait, mais je dois avouer que je l’ai trouvé un peu trop... appuyé, disons, à la longue) - en termes de pure expression faciale, l’interprétation de Phoenix est peut-être la plus nuancée, et donc aboutie, du Joker (Nicholson tirait trop sur le grotesque (ça, c’est la patte Burton...) ; et Ledger, non sans un certain talent dans son registre, jouait uniquement la carte du dément insensible prenant plaisir dans la cruauté exacerbée et la violence gratuite).
Ce qui m’a toutefois autant frappé que le jeu de Phoenix dans ce film est la qualité de la photographie (je songe aux éclairages très soignés) et plus encore de la bande-son, pesante. L’aura du personnage et l’atmosphère si troublante, parfois malsaine, du film n’auraient pas eu la même puissance sans elles.
Du reste, j’ai trouvé bienvenu d’inclure une dimension politique et sociétale dans les actes perpétrés par le Joker, et surtout leurs conséquences. Et au fond, je me demande si le plus effrayant dans Joker n’est pas avant tout le réalisme et la modernité de son propos subversif...
(Mais bon, tout ça ne vaut évidemment pas la profondeur de Suicide Squad et la performance transcendante de Leto ! ?)
@MisterPink faut que tu le vois Parasite, il est vraiment exceptionnel, j’y suis allé par pur hasard sans connaitre l’intrigue ou quoi et j’suis sorti de la salle en mode « wow, comment j’vais digérer ça » ça m’a mis une grosse claque je te le conseille!
Il y a peut-être juste un petit truc qui m'a manqué, qui ne m'a pas bouleversé (en dehors des deux dernières minutes où il retrouve une sorte de paix et de place en tant qu'homme). Mais ça restera un film important je pense
Qu'as-tu pensé du Gray, Soul?
Honnêtement, je crois que c'est mon préféré de Gray (je n'ai pas vu The Yards et Two Lovers, j'avais bcp aimé les autres mais pas autant que celui-là). On retrouve tous les thèmes qui parcourent son oeuvre, mais la dimension spatiale du récit, totalement épurée, classique, silencieuse, rentrée, lui donne une force assez incroyable. J'adore les films où la lenteur est érigée en art, on retrouve ça dans certains westerns, chez Kubrick aussi, et là j'ai trouvé sublime la manière dont le héros, que ce soit physiquement et psyhologiquement, parvenait à se retrouver, en tant que fils puis en tant qu'homme. En fait, c'est la première fois que j'ai la sensation de voir un film sur l'espace où la dimension "terrienne" prend plus de place au fil du récit. En général, c'est l'inverse, l'homme seul devient fou, reclus, et il est "happé" par les étoiles et là on a vraiment un grand film humain dans l'espace. Et c'est autant le talent de Gray que celui de Brad Pitt... quel acteur extraordinaire franchement. Il me fait penser à Steve McQueen, de plus en plus, un acteur iconique qui ne vieillit pas physiquement mais qui mûrit un peu plus à chaque film. Sa prestance est absolument incomparable, c'est un monument du cinéma américain.
Le fait est que je vais devoir faire des concessions, à mesure que le temps passe ma liste s'agrandit et la priorité reste la rétrospective Robert Kramer bientôt a la cinémathèque Française.
Pour le reste on verra ce qui est diffusé lorsque j'irais au cinéma; sinon j'attendrai que ces films soit disponible sur des sites Russe ^^
NadalBoss : mdr, on est clairement pareil sur ce point. Révéler un twist ending ou un point essentiel de l’intrigue c’est de la pure barbarie intellectuelle, ça devrait être interdit ! :p (je réponds aux mp ce soir)
JLarsson : non pas vu, je t’avoue que j’ai beaucoup moins de temps à consacrer à un certain type de cinéma, alors en attendant je m’informe sur le monde diplomatique (le seul journal que je lis avec attention et sérieux) concernant les malheurs du monde. Si tu peux, je te pousse à aller voir le dernier Tarantino qui est un chef d’oeuvre !
MrG : alors, qu’en as-tu pensé de ce Joker ?
Maender, Catwoman et Laurent, vous avez de si bon goûts, c’est beau à lire. :p
SoulBass : non pas encore vu mais c’est prévu, j’aime bien le travail de J. Gray en général alors du Gray avec Brad Pitt dans le rôle d’un astronaute, ça me parle assez oui. Je te pose la même question qu’Antho du coup.
Maender : je ne parle pas seulement de la violence physique - qui est quand même bien présente - mais de la violence psychologique qu'amène cette introspection Scorsesiene dans la naissance de la véritable folie (l’influence de Taxi Driver est frappante), nous assistons effectivement au moment de basculement d’un être qui ne supporte plus la folie de ce monde qui le condamne à n’être qu’un fou et qui l’a construit en tant que tel. Plus qu’un film sur le Joker, c’est un film sur la violence institutionnelle. Son visage que nous ne quittons presque pas pendant le film ainsi que ses rires traduisent évidemment son état de folie et son profond mal-être mais reflète en même temps le malaise de notre société : une société complètement malade !
Je ne sais pas pour toi mais lors de ma projection, certaines personnes ont quitté la salle dès les 10 premières minutes, ne supportant sans doute pas ce que Joaquin Phoenix leur transmettait à travers l’écran (ce dont je te parle plus haut) et j’ai lu que ça se produisait assez régulièrement. Je ne pense pas que ce soit anodin, la personne m’accompagnant durant la séance n’a cessé de gigoter et de trembler, elle m’aura confié plus tard avoir terriblement souffert durant la séance. Personnellement, je n’ai pas été aussi « malaisé » mais pas insensible à certaines scènes dont je n’ai pu détourner le regard... :p
Âmes sensibles s’abstenir, vraiment, il est d’une violence crue.pas tant que ça par rapport à ce qui était annoncé. La violence est soutenable du regard, c'est une "belle" violence, qui nourrit la quête d'identité du personnage
J'ai tellement de film à allez voir (Parasite,... ) que je sais pas si j'irais voir Joker....
@MisterPink check tes mp! ?
(quant à la violence tu imagines bien que ça ne me gêne pas non plus)
Et surtout, faites attention aux spoils !
J’y vais mardi prochain normalement
Trop trop hâte j’attends que ça
Et Roger c’est Superman un super héros par nature qui endosse le costume d’humain. Les balles de match à 40-15 sont sa Kryptonite, surtout face au Djoker.
Boniour le gros délire. :3